Corps étrangers oculaires
Bien que protégé par les paupières, le globe oculaire peut être atteint par des projectiles (fragments métalliques, copeaux de bois, grains de sable…) qui vont en altérer la surface, voire causer des dégâts plus profonds.
Les patients atteints décrivent, le plus souvent, une situation à risque dans les heures ou jours qui précèdent leur consultation en urgence chez l’ophtalmologiste :
- tronçonnage de bois ou de métaux,
- meulage,
- jardinage
- activité professionnelle à risque…
La présence d’un corps étranger oculaire génère des douleurs, une rougeur de l’oeil atteint et une baisse de l’acuité visuelle.
Corps étrangers de surface oculaire
C’est la situation la plus fréquente.
Le corps étranger, de petite taille (inférieure à 1 mm dans la plupart des cas), est incarcéré dans la paroi du globe oculaire. Il est apparent, bien visible sur la cornée (au centre) ou la conjonctive (pellicule transparente recouvrant le blanc de l’oeil).
Une consultation ophtalmologique urgente est indiquée, puisqu’il faut procéder à l’ablation complète du corps étranger et s’assurer de l’absence de lésion associée, dans ce contexte de traumatisme du globe oculaire.
L’ablation est possible, dans l’immense majorité des cas, au cabinet, sans passage au bloc opératoire.
Des collyres sont nécessaires pendant les jours qui suivent l’ablation, afin de faciliter la cicatrisation de la surface oculaire et d’éviter une surinfection.
Un tel traumatisme peut avoir des conséquences possiblement invalidantes sur la vision si le corps étranger atteint l’axe visuel. En effet, il peut persister, même en cas de soins rapides et appropriés, une cicatrice cornéenne qui altère définitivement la vision.
Corps étrangers intra-oculaires
Cette situation est plus rare, mais également plus dangereuse pour le pronostic visuel.
Projeté à très haute vitesse, un corps étranger peut transpercer la paroi du globe oculaire et se loger à l’intérieur de l’oeil. Il est freiné par les tissus oculaires et n’en ressort pas.
Le diagnostic de corps étranger oculaire est difficile à poser, parce que les signes en sont très variables. Certains patients n’ont que très peu de symptômes et ressentent, dans un premier temps, une gêne très modérée.
C’est pourquoi tout symptôme qui fait suite à une projection oculaire à risque doit conduire le patient à consulter un ophtalmologiste en urgence et à bénéficier d’un examen attentif.
Selon le trajet emprunté et les dégâts occasionnés à l’intérieur de l’oeil, les conséquences d’un corps étranger oculaire sont très variables, mais possiblement très sévères :
- taie cornéenne centrale, altérant la transparence de la surface oculaire,
- cataracte traumatique, si le corps étranger perfore la capsule cristallinienne,
- décollement de rétine si le corps étranger occasionne une perforation rétinienne,
- sidérose ou chalcose bulbaire (si le corps étranger est respectivement en Fer ou en Cuivre), par délitement progressif des particules métalliques à l’intérieur de l’oeil.
Une radiographie orbitaire ou un scanner peuvent aider au diagnostic. Le corps étranger est parfois difficilement observable à l’examen du fond d’oeil.
La prise en charge d’un corps étranger intra-oculaire est forcément chirurgicale. Une extraction au bloc opératoire est impérative. Le bilan des lésions peut être complété dans le même temps et les tissus oculaires réparés par le chirurgien.
D’une manière générale, la meilleure prise en charge des corps étrangers oculaires reste la prévention. Le port d’équipements de protection oculaire pour les professionnels ou dans le cadre d’activités domestiques à risque permet d’éviter leur survenue et, donc, leurs conséquences.