Traumatismes oculaires
Bien que protégé par les os de la face et du crâne, qui forment l’orbite, d’une part, et par les paupières, d’autre part, l’oeil reste vulnérable aux traumatismes plus ou moins sévères.
On distingue deux catégories de traumatismes du globe oculaire :
- les traumatismes non perforants,
- les traumatismes perforants.
Tous les traumatismes oculaires justifient un examen ophtalmologique attentif en urgence, afin de dresser le bilan précis des lésions et, ainsi, d’éviter des complications potentiellement très sévères.
Les traumatismes non perforants
- Ulcérations de la surface oculaire
Ce type de traumatisme est extrêmement fréquent. Il peut être occasionné par un banal coup d’ongle, un contact de l’oeil avec un objet aiguisé ou encore par un corps étranger coincé sous la paupière supérieure.
L’ulcération peut concerner la cornée ; on parle alors de “kératite traumatique”.
Il peut aussi concerner la conjonctive, pellicule transparente recouvrant le blanc de l’oeil.
Ce type d’atteinte génère des douleurs oculaires très importantes. L’innervation de la surface oculaire est, en effet, l’une des plus denses du corps humain. Une rougeur associée est très fréquente, de même qu’une baisse de l’acuité visuelle.
Le traitement varie selon la localisation et l’étendue de l’ulcération.
En cas de lésion cornéenne, l’ophtalmologiste s’attachera à faciliter la cicatrisation et à éviter une surinfection locale. Des collyres sont nécessaires et, dans certains cas, l’application d’une lentille pansement sur l’oeil.
En cas de lésion conjonctivale, une suture chirurgicale peut être indiquée, notamment si la zone touchée n’est pas couverte par les paupières.
- Lacérations de la surface oculaire
Le terme “lacération” désigne une atteinte de la cornée plus profonde que l’ulcère, mais ne la transperçant pas entièrement.
Plus précisément, c’est le stroma de la cornée qui est lésé, couche qui constitue la majeure partie de son épaisseur.
La baisse de vision et les douleurs sont les principaux symptômes de lacération cornéenne.
La cicatrisation est plus difficile à obtenir que dans le cas d’une ulcération superficielle.
Le pronostic visuel peut être atteint, notamment si la lésion survient à proximité de l’axe visuel. La lacération peut laisser place à une taie cornéenne, qui altère durablement la transparence de la surface oculaire.
- Contusions oculaires
La contusion désigne un choc sur le globe oculaire, qui entraîne sa compression puis sa décompression brutale. Elle peut être la conséquence d’un choc avec un objet de petite taille (balle de tennis ou de squash, volant de badminton…), d’un coup de poing ou de coude…
Les conséquences d’une contusion dépendent essentiellement de la violence du choc. Plus ce dernier est important, plus le phénomène de compression du globe est marqué, occasionnant des lésions des structures intra-oculaires.
On peut, par exemple, retrouver, lors de l’examen oculaire précoce :
- un saignement intra-oculaire, ou hyphéma, présent devant l’iris,
- une désinsertion de l’iris (iridodialyse) ou du corps ciliaire (cyclodialyse),
- une luxation du cristallin,
- une hémorragie intra-vitréenne (saignement intra-oculaire derrière l’iris),
- une déchirure rétinienne ou un décollement de rétine,
- une contusion rétinienne.
Les symptômes dépendent, là encore, des structures atteintes et de la gravité du choc.
Une contusion oculaire peut avoir des conséquences tardives, y compris plusieurs années après l’accident :
- en cas d’élévation de la pression intra-oculaire, on peut observer un glaucome post-traumatique, possiblement cécitant,
- une cataracte post-traumatique.
Le port d’équipements de protection oculaire est une précaution indispensable pour éviter ce type de traumatisme, en milieu professionnel ou pour la pratique de sports à risque.
Les traumatismes non perforants
Ce terme désigne les traumatismes qui vont transpercer la paroi du globe oculaire dans toute son épaisseur, quelle qu’en soit la localisation.
Ces traumatismes sont évidemment extrêmement graves et nécessitent une prise en charge chirurgicale urgente afin de restaurer l’intégrité et l’étanchéité de l’oeil.
La perforation peut survenir en cas de traumatisme avec un objet pointu ou tranchant.
Il existe aussi, en cas de contusion à très haute cinétique, un risque d’éclatement du globe oculaire. Dans ce cas, d’éventuelles cicatrices (chirurgicales ou accidentelles) représentent des zones de fragilité de la paroi oculaire.