DMLA – Déformation visuelle : qu’est-ce que c’est ?
La Dégénérescence Maculaire Liée à l’Âge (DMLA) est une affection très fréquente en France. Elle concerne essentiellement des patients âgés de plus de 65 ans et peut altérer gravement la qualité de vie.
Elle concerne la rétine, tissu qui tapisse l’intérieur du globe oculaire et qui perçoit l’information visuelle avant de la transmettre au cerveau.
En cas de DMLA, c’est plus précisément la macula qui est touchée. La macula est située au pôle postérieur de l’oeil, schématiquement au centre de l’axe visuel.
La DMLA occasionne un vieillissement accéléré de la rétine, avec une usure prématurée des cellules de la macula, ce qui entraîne une baisse importante de la vision centrale.
On distingue deux formes de DMLA :
- la DMLA atrophique : les cellules de la macula disparaissent et laissent place à une cicatrice ;
- la DMLA exsudative (ou “humide”) : la macula est le siège d’un oedème ou d’un hématome (respectivement une accumulation d’eau ou de sang).
Une DMLA atrophique peut se transformer en DMLA exsudative.
Certains patients sont atteints de DMLA d’emblée exsudative.
L’enjeu particulier du suivi et du diagnostic de cette pathologie est l’existence d’un traitement potentiel : les injections intra-vitréennes d’anti-VEGF.
Une DMLA exsudative se caractérise par la prolifération de vaisseaux sanguins anormaux, qui proviennent de la choroïde (couche vasculaire située juste en dessous de la rétine). On parle aussi de “néo-vaisseaux choroïdiens” ou de “membranes néo-vasculaires”. Ces vaisseaux sont pathologiques. Leur paroi est anormale.
Ils sont responsables d’une fuite de liquide au sein des tissus rétiniens, ce qui désorganise leur architecture et perturbe fortement leur fonctionnement. On peut aussi observer une hémorragie localisée, lorsque la paroi de l’un de ces néo-vaisseaux se rompt.
La réalisation d’injections à l’intérieur de l’oeil, dans la cavité vitréenne, permet la régression de ces néo-vaisseaux. En effet, si leur évolution n’est pas freinée, des séquelles lourdes et irréversibles peuvent apparaître très rapidement.
En cas de DMLA exsudative, la précocité des injections est un critère primordial pour le pronostic visuel. Plus le délai entre l’apparition de l’oedème et la première piqûre est court, meilleure sera la cicatrisation maculaire.
L’apparition de signes d’exsudation représente donc une urgence ophtalmologique de premier plan.
La DMLA ne provoque aucune douleur oculaire. Elle ne provoque pas non plus de rougeur de l’oeil atteint.
Deux signes doivent vous alerter, que vous soyez ou non atteint de DMLA :
- l’apparition brutale d’un scotome central : tache noire, fixe, souvent centrale, qui persiste dans toutes les directions du regard ;
- la présence de métamorphopsies : une déformation des quadrillages ou des lignes droites, qui prennent un aspect ondulé.
Si vous présentez l’un de ces signes (ou les deux), une consultation avec un ophtalmologiste est nécessaire dans les 48 heures.
Si vous êtes atteint de DMLA, votre ophtalmologiste vous a sans doute conseillé l’utilisation d’une grille d’Amsler. Ce type de grille permet une auto-surveillance, oeil par oeil. Si votre perception de la grille est modifiée sur l’un des deux yeux (tache centrale inhabituelle ou élargie, déformation plus importante du quadrillage qu’à l’accoutumée), alors une consultation ophtalmologique urgente est recommandée.