Herpès oculaire : qu’est-ce que c’est ?
Les virus de l’herpès et de la varicelle peuvent s’attaquer à l’oeil et occasionner des infections possiblement sévères. Un examen en urgence avec un ophtalmologiste est indiqué en cas de suspicion de zona ophtalmique ou de kératite herpétique.
L’oeil est vulnérable aux infections virales, à différents niveaux.
Tout particulièrement, les virus du groupe Herpes sont fréquemment en cause.
Les herpesviridae composent une famille de virus, dont les plus connus sont Herpes Simplex Virus (HSV et ses sous-types) et le Virus Zona Varicelle (VZV).
En France, la majeure partie de la population a déjà été exposée à HSV1 et à la varicelle.
Après la guérison, l’organisme ne parvient pas à se débarrasser complètement du virus. Il persiste à l’état quiescent (ou de dormance) près de la moëlle épinière et peut “se réveiller”, occasionnant une réplication virale de l’herpès (pour le cas du virus HSV) ou un zona (pour le cas du virus de la varicelle). On parle, respectivement, de récurrence herpétique (herpès) et de récurrence zoostérienne (zona).
Le risque de réactivation virale est possible en cas d’affaiblissement des défenses immunitaires. De nombreux facteurs de réactivation ont été identifiés :
- fatigue,
- prise d’un médicament immuno-suppresseur,
- certaines chirurgies,
- exposition aux ultra-violets…
Les virus sont guidés par les trajets des nerfs et neurones, dans le corps humain. Ils peuvent donc s’attaquer aux tissus oculaires.
L’atteinte oculaire peut se produire dans le même temps qu’une éruption cutanée ou muqueuse, comme l’apparition d’un bouton de fièvre. Mais elle peut aussi survenir de manière isolée.
Par exemple, en cas de zona ophtalmique, le virus peut provoquer une éruption cutanée sur le visage et dans le cuir chevelu, mais aussi des lésions oculaires, puisque la peau du visage et la surface oculaire sont innervées par le même nerf : le nerf trijumeau.
Le port de lentilles de contact est un facteur de risque de réactivation oculaire du virus.
Les infections à herpès ou zona ont pour caractéristique de récidiver ; le fait d’en avoir déjà été atteint expose le patient à un risque plus élevé de nouvelle infection.
Tous les tissus oculaires peuvent être atteints :
- la conjonctive (conjonctivite herpétique ou zoostérienne),
- la cornée (kératite herpétique ou zoostérienne),
- les tissus intra-oculaires : uvée, rétine, vaisseaux sanguins rétiniens…
Les symptômes sont extrêmement variés et dépendent des tissus oculaires atteints.
Les conséquences de l’herpès et du zona oculaires sont potentiellement très graves. Certaines infections aboutissent à une perte irréversible de la vision.
Pour cette raison, plusieurs conseils nous semblent pertinents :
- En cas d’éruption herpétique ou de zona cutané (y compris à distance des yeux), le moindre symptôme oculaire (rougeur, larmoiement, douleurs, baisse de vision) doit conduire à une consultation avec un ophtalmologiste en urgence.
- L’utilisation de collyres ou pommades contenant de la cortisone doit être évitée si elle n’est pas prescrite par un ophtalmologiste, après un examen attentif de votre oeil.
- Si vous portez des lentilles de contact et que vous présentez une rougeur oculaire, des douleurs ou une baisse de la vision, il est impératif d’interrompre le port de lentilles et de consulter un ophtalmologiste en urgence.
- Si vous avez déjà présenté une infection oculaire à herpès ou zona et que de nouveaux symptômes oculaires apparaissent, une consultation ophtalmologique en urgence est indiquée.
Le traitement des infections herpétiques et zoostériennes repose sur des traitements antiviraux adaptés (en collyres, gels ophtalmiques, comprimés, perfusions intra-veineuses ou injections intra-oculaires). Une prise en charge chirurgicale est parfois nécessaire, en cas de perforation cornéenne ou de séquelles lourdes, y compris à distance de l’infection initiale.